Coupez la tête de façon nette
Au plus près des pattes avant
Visez entre deux vertèbres
Pour trancher plus facilement
Depuis notre rencontre dans ce café
Mes moindres pensées t’appartiennent
Pour te revoir un soir, je suis prêt
A décapiter tous les lapins de garenne
La table est dressée, le vin en carafe
Moi je sifflote et me fais des idées
J’imagine cette robe que je dégrafe
Et ton corps nu sur le parquet
De moutarde, le lapin j’arrose
Dans l’horloge, la trotteuse cavale
Dans mon dos, un lapin tu me poses
C’est mon orgueil cru que j’avale
Les larmes coulent dans mon assiette
Et la moutarde me monte au nez
Ton absence est une vinaigrette
Sûre qui ravage mon dîner
Tu avortes notre premier rendez-vous
Qui sera, je l’espère, le dernier
Seul, sur le balcon, entre chien et loup
J’attends que la nuit vienne m’achever