
Chapitre 4 : Vestige de l’amour
Au détour d’un lagon
J’aperçois une épave
Qui croupit dans le fond
De l’amer, l’air grave
Elle fendait hier encore
Les flots quotidiens
Aujourd’hui, tout est mort
Tel notre amour éteint
Je me souviens…
Nous prenons enchéris
La mer, beaux et confiants
Nous voguons à l’abri
Des ravages du temps
Nous scrutons l’horizon
Pas de récifs en vue
Nous nous immergons
D’une douceur absolue
Mais un soir, le vent tombe
Nous dérivons dans le vide
Et s’amorce une bombe
Qui rend nos cœurs acides
Notre bateau triste erre
Dans des marécages noirs
Tout en moi t’exaspère
Je ne peux plus te voir
Attaqués par la rage
Les rats sortent des cales
C’est la fin du voyage
Notre dernière escale
Tu croises ce petit con
Qui te sert de radeau
Moi je reste sur le pont
Notre navire prend l’eau
Les flots me submergent
Tu t’éloignes de moi
Tu atteins la berge
Je chavire, je me noie
Depuis lors je visite,
Ces vestiges par milliers
Qui peuplent les abysses
Je ressasse le passé