Photo souvenir
Assis sur un banc, seul, à Liège
Mois d’avril, quelques flocons de neige
Je ressasse une photo de nous
Le temps glace et passe peu ou prou
Assis dans ma ville, seul, sur mon siège
Mois d’avril, les pigments me piègent
Je déglace des souvenirs de nous
L’air m’agace, il n’y a plus de garde-fou
Dégénérescence daltonienne
Tes couleurs n’étaient plus les miennes
Décadence chromatique
Nos pellicules s’intoxiquent
Assis sur un banc, je longe la Meuse
Qui serpente, petite allumeuse
Comme toi qui m’a mise à bout
Pour toi, mon cœur mis au clou
Assis dans ma ville, je sors les rames
Pour renaitre, passer par les flammes
Et je crâme ce totem tabou
J’ai toujours préféré le flou
Aquarelle diluvienne
Il n’a plus de roi, ni de reine
Clair-obscur nostalgique
La lignée s’éteint, on abdique
Laisse Aboyer les chiens 