
La nouvelle est tombée il y a quelques heures, il démissionne. Le jeune Golden Boy, ancien banquier chez Rothschild, a donc décidé de continuer son ascension seul. A 38 ans, il tue déjà les pères afin de pouvoir accéder le plus vite à l’Elysée, ou « de proposer un nouveau projet pour la France » comme ils disent tous.
Je sais que la politique est une lutte acharnée, faite de trahisons, de manipulations et de coups bas. Mais depuis quelques années, la scène politique ne ressemble plus qu’à un vaste champ de ruines. La logique des partis (ne parlons même pas de celle des idées) a succombé, terrassée par celle des ego. Il suffit de voir le nombre de candidats déclarés pour la prochaine présidentielle.
L’extrême gauche continue ses luttes intestines entre anticapitalistes, trotskistes, léninistes, radicaux, etc. alors que personne ne comprend encore réellement la différence.
Les verts, après avoir assassiné leur aventurier-présentateur, seule chance de résultats, végètent (pas mal le jeu de mot) dans les tréfonds des intentions de vote.
La gauche de la gauche semble à peu près unie derrière quelques anciens du gouvernement Hollande mais quelle est votre crédibilité quand vous devenez directeur d’une grande entreprise de mobilier avant de revenir en politique pour dénoncer le capitalisme ? Reste à savoir si la Maire de Lille va un jour prendre ses responsabilités.
Il y a bien le président en fonction, candidat naturel à sa réélection, mais son impopularité est telle que la défaite était assurée. On se demande comment cet homme peut encore se regarder le matin dans la glace et avoir envie de continuer le job.
Désormais il y a le Golden Boy, avant peut-être que le premier ministre actuel, longtemps apprécié par les Français, se déclare. Qui sait, l’ex-président du FMI, soigné de son priapisme, reviendra-t-il en sauveur ?
De l’autre côté, une fois le trop mesuré Maire de Pau enjambé, c’est la loi de la jungle qui règne pour les premières primaires à droite. Et dans la jungle, pas de place aux femmes. Elles sont prisonnières d’une procédure visant à réserver les projecteurs aux cadors :
L’ancien président, plus déterminé que jamais, revanchard et qui pourrait se mettre à l’abri judiciaire pendant 5 ans.
L’ancien premier ministre et l’ancien président de parti, qui se sont déchirés lors des élections internes, s’accusant mutuellement de triche, et qui ont perdu depuis lors toute crédibilité.
Il y a évidemment le maire de Bordeaux, qui du haut de ses 71 ans, est prêt à en découdre une dernière fois. Il était programmé pour 2007, prêt à succéder à son père spirituel mais les affaires judiciaires en ont décidé autrement.
Enfin, nous avons aussi le candidat du renouveau. Brillant, intelligent, sûr de lui, sans doute un peu trop. En France, il vaut mieux privilégier l’attitude à l’aptitude. Demandez à Balladur.
Il est impossible de savoir qui va l’emporter mais il est à peu près sûr que des « candidats malheureux » se présenteront quoiqu’il arrive.
Force est de constater que la seule formation politique en ordre de marche est l’entreprise familiale du Montretout. On doit encore rattraper çà et là quelques dérapages d’élus locaux écervelés mais la Nièce fait son chemin, ralliée par de plus en plus de personnalités… des chroniqueurs, des intellectuels, des ex stars de cinéma.
D’élections en élections, la vague bleu marine grandit. Elle finira par l’emporter même si personne n’ose encore y croire. Si ce n’est pas demain, ce sera l’année prochaine. Si ce n’est pas elle, la relève est assurée.
Nous avons laissé notre pouvoir aux mains de nos élus nationaux, qui l’ont légué aux bureaucrates de Bruxelles, qui l’ont cédé par la suite aux multinationales qui règnent aujourd’hui sur le monde.
Tout ce petit monde veut récupérer son dû, sauf nous. Nous, nous regardons ce triste spectacle comme une série d’HBO ou de Netflix. La suite ? Au prochain épisode…