Journal minéral : semaine 5

Mardi 26 février 2019 (J+25)

Cher journal,

Nous arrivons hier à Barcelone tard dans la soirée. Nous rejoignons notre hôtel et après une brève réunion, nous nous couchons directement en vue du programme chargé qui nous attend. Je passe une partie de la nuit à regarder la télévision locale dans l’espoir vain de pouvoir me familiariser avec la langue. Je n’ai pas réussi à apprendre l’allemand en 6 ans, je ne vois pas bien pourquoi j’apprendrais l’espagnol en 3 jours. Je m’endors devant un reportage sur la pêche à la mouche (pesca con mosca).

Le lendemain, le réveil est difficile. Nous nous retrouvons au buffet du petit-déjeuner. Philippe et Anaïs ont une réunion avec les représentants de l’ambassade ce matin. Pendant ce temps-là, je dois veiller au bon montage du stand avec les ouvriers locaux. Loin de moi l’idée de vouloir faire des généralités sur les nationalités mais j’ai l’impression qu’on m’a envoyé une sacrée bande de touristes. Tout est monté de travers et les mecs n’ont pas l’air très concernés. Je m’adresse à celui que j’estime être le chef (celui avec la plus grosse moustache) mais la communication est compliquée. Il ne parle pas français, je ne parle pas espagnol et nos rudiments d’anglais respectifs combinés à son accent bovino-national n’arrangent rien. Mais à force de dessins, d’huile de coude et de google traduction, nous parvenons à redonner le cachet nécessaire au stand quand arrivent mes deux partenaires. Ils sont accompagnés d’un homme en costard avec une oreillette. Anaïs semble satisfaite de mon travail.

– Il claque le stand. Ca s’est bien passé avec les ouvriers ?
– Oui très bien.
– Encore une chance que tu parles espagnol ! D’ailleurs, je te laisse avec Monsieur Aguirre qui gère l’informatique du salon. Tu vois avec lui pour nos connexions sécurisées ?
– Oui bien sûr.

Je fais volontairement quelques pas avec mon interlocuteur pour éloigner les autres de la conversation. Le type commence à débiter son charabia. Je ne comprends pas un traître mot de ce qu’il dit. Il parle vite et j’arrive à peine à identifier un anglicisme de temps en temps. J’essaye de lui faire répéter plus lentement mais rien n’y fait. Par-dessus mon épaule, je vois qu’Anaïs fronce les sourcils et perçoit un problème. Je tente de calmer le gars qui s’impatiente. Le ton monte un peu. Elle nous fixe désormais. Je commence à stresser. Elle se rapproche de nous. L’autre poursuit sa logorrhée. Je voudrais disparaître. Elle n’est plus qu’à quelques mètres. Je prie pour avoir une idée. Elle intervient :

– Quelque chose ne va pas ?
– Blablabla Pata Negra gnagnagna Sangria
– Évidemment que quelque chose ne va pas. Vous devriez avoir honte Monsieur !
– Qu’est-ce qu’il se passe ? je ne comprends pas.
– Il se passe que Monsieur estime que la langue qu’on doit parler ici, c’est le catalan et pas le castillan. Et comment construit-on l’Europe avec de tels comportements Monsieur Aguirre, je vous le demande !
– Chachacha Flamenco lalalala Paella.
– Ah merde. Et vous ne pouvez pas vous parler en anglais ?
– Non Anaïs, c’est trop facile ça. On ne peut pas transiger avec l’intolérance. On vient en Espagne, je parle espagnol mais monsieur a décidé que son appétit communautaire passait avant le vivre ensemble. Je ne suis pas d’accord. Une honte Monsieur Aguirre, UNE HONTE ! Dorénavant, je veux quelqu’un qui parle français alors si ce sont vos règles.

Je réussi à ajouter fièrement un « Quiero una persona que habla francés ». Le gars me regarde légitimement comme un cinglé. Il nous envoie alors un stagiaire passé par Lyon en Erasmus qui règle le problème en quinze minutes.

Les heures de l’après-midi sont assez tristes. Je suis seul sur le stand et je me demande un peu ce que je fous ici. J’aperçois de temps en temps Anaïs et/ou Philippe qui passent avec des clients potentiels vers les salles réservées aux rencontres d’affaires.

A la fin de la journée, nous allons manger dans un petit restaurant proche de la Rambla. Les contacts n’ont pas été transcendants. Ni l’un, ni l’autre n’est parvenu à rencontrer les entreprises chinoises qui sont nos cibles privilégiées. L’ambiance n’est pas agréable et nous regagnons nos chambres directement après le repas. J’hésite à aller frapper à la porte d’Anaïs pour lui proposer un thé ou un café mais je ne sais pas si c’est très approprié. Je m’endors devant un documentaire sur le réchauffement climatique (calentamiento global).

Jeudi 28 février 2019 (J+27)

Cher journal,

Accroche-toi car il s’est passé beaucoup de chose depuis notre dernier échange.

La journée d’hier ressemble à l’après-midi de mardi. Je reste seul sur le stand. Mon travail se résume à collecter des cartes de visite en vue de relances effectuées par notre commercial dans les prochaines semaines. Je limite les échanges au strict minimum. Je me rends compte à quel point je suis un mauvais vendeur. Je ne parviens pas à donner l’illusion de mon intérêt pour le client, le produit ou pour quoi que ce soit en réalité. Seuls les sourires furtifs d’Anaïs viennent troubler mon ennui.

Après une journée aussi peu fructueuse que la veille, nous mangeons directement à l’hôtel. L’ambiance est franchement morose. Je sens que tous les deux sont très déçus par le résultat des rendez-vous. Notamment parce qu’ils n’ont pas su approcher le patron chinois qui les intéresse, un certain Wang Fang, riche entrepreneur de la région de Sichuan qui a la particularité de toujours porter un petit fusil de Tchekhov en boutonnière.

Dès la fin du repas, Philippe prend congé de nous pour aller dormir. Il veut encore miser sur la matinée du lendemain pour tenter de signer un contrat et souhaite être en forme. Je me retrouve en tête à tête avec Anaïs. C’est la première fois depuis que nous sommes partis.

– Ca va toi ?
– Je suis fatiguée. Je ne m’attendais pas à ce que soit si compliqué. Les chinois nous font tourner en bourrique. Je ne sais pas à quel jeu ils jouent.
– Je comprends. Tu veux faire quelque chose pour te changer les idées ? Aller marcher sur la plage ? Boire un verre ?
– Boire un verre ? Tu ne fais plus la tournée minérale ?
– Una cerveza sin alcohol por favor !
– C’est gentil de proposer mais j’ai peur d’être de mauvaise compagnie ce soir. Je crois que je vais imiter Philippe. On a encore une matinée pour essayer de concrétiser les contacts.
– Comme tu veux.
– Bonne nuit.
– Bonne nuit, à demain.

Je traîne encore un peu puis décide de regagner ma chambre. Je n’ai aucune envie de dormir. Je tourne en rond autour de mon lit. Toutes ces péripéties pour rester bloquer à quelques mètres d’elle. Ce n’est pas possible.
« Anaïs, j’ai réfléchi et je veux bien prendre le risque que tu sois de mauvaise compagnie. On se pose sur la plage une petite heure pour quand même profiter de Barcelone ? On pourra jeter des cailloux sur les chinois si tu veux ». Ce n’est quand même pas compliqué. Qu’est-ce que j’ai à perdre ?

Je rassemble le peu de courage qui m’habite, me redécoiffe correctement devant le miroir et souffle trois grands coups. J’ai l’impression d’avoir 15 ans. Je sors de ma chambre. J’avance vers sa porte. Je répète la phrase dans ma tête. Je me poste devant. J’expire une dernière fois mais avant que je ne frappe, j’entends la porte d’à côté qui s’ouvre. J’ai juste le temps de me planquer derrière un chariot de nettoyage de draps. Philippe sort en tenue de soirée, verrouille sa chambre et se dirige vers l’ascenseur. Et là journal, j’ajoute une ligne à la liste des actions que je ne m’explique pas depuis quelques semaines : je me mets à le suivre. (Est-ce par curiosité ou par peur d’affronter la réponse d’Anaïs ?).

Je prends l’escalier et le récupère dans le hall. Il sort et heureusement ne demande pas un taxi mais continue à pied (je n’avais pas prévu « Suivez cette voiture » dans mon lexique). Il s’enfonce dans la ville et s’arrête de temps en temps pour consulter son téléphone. Nous passons devant le musée du design puis près de la Sagrada Familia. Dans une petite ruelle un peu plus loin, il entre dans une cave gardée par un colosse d’ébène (un grand black). J’attends quelques instants puis m’approche de l’enseigne. Cela ressemble à celle d’un strip-club. Sacré Philippe. Chacun sa façon d’évacuer la pression j’imagine.

Je m’apprête à faire demi-tour quand une énorme limousine noire s’arrête au début de la ruelle. Le chauffeur descend et vient ouvrir la porte à son invité. Je découvre le costard blanc et le petit fusil de notre ami Wang Fang. Il passe devant moi sans un regard et entre dans l’établissement. J’essaye de réfléchir mais beaucoup d’idées se bousculent dans ma tête. Je décide d’appeler Anaïs :

– Anaïs ?
– Oui ?
– Je sais que cela va peut-être te paraitre bizarre mais je suis près de la Sagrada Familia devant ce qui semble être un strip-club.
– Oui..? Tu as bu ?
– Non, écoute-moi. Club dans lequel se trouve notre cher patron mais aussi notre très cher Wang Fang.
– Tu déconnes ? Qu’est ce qu’ils font ensemble ?
– Non, ils ne sont pas ensemble.
– Je ne comprends pas. Et toi qu’est-ce que tu fais là ?
– C’est compliqué mais peu importe. C’est une occasion unique. Ramène-toi. Je t’envoie l’adresse et t’attends dans le bar en face.

C’est une Anaïs au regard amusé qui me rejoint trente minutes plus tard. Elle porte une robe de soirée noire élégante qui met en valeur ses petits seins et épouse parfaitement ses hanches. Elle a relevé ses cheveux et mis un rouge discret sur ses lèvres. Elle est à tomber par terre, pétillante, à mille lieux de la jeune fille résignée que j’ai laissée à l’hôtel.

– J’imagine que je ne te demande pas comment tu t’es retrouvé ici ?
– Voilà.
– Quel est le plan ?
– On s’introduit. On localise Fang. On établit le contact. On obtient un rendez-vous pour demain matin. On s’exfiltre. Le tout sans que Philippe nous aperçoive.
– Un jeu d’enfants.
– Laissons les enfants en dehors de ce genre d’établissement si tu veux bien.

Nous entrons dans la salle aux lumières tamisées qui s’avère bien être un strip-club. Autour de la piste centrale, une dizaine d’hommes admirent une jeune femme nue qui danse sur de la pop américaine. Ni notre patron, ni notre cible ne figure parmi les amateurs. Nous poursuivrons notre inspection vers les quatre box de danse privée. Les trois premières sont vides mais c’est avec un rictus non dissimulé que nous apercevons entre les lattes du volet en bois le visage de Philippe béatement vautré dans la poitrine surdimensionnée d’une bimbo brésilienne. Il semble être occupé pour un moment.

Nous avançons vers le fond de la pièce et franchissons une porte en verre opaque pour débouler dans une salle ou règne un épais brouhaha et un léger nuage de fumée. Autour de quatre tables s’affairent des hommes et des femmes en tenue de soirée. Ça joue poker, roulette, craps et blackjack. C’est sur ce dernier jeu que Wang Fang a jeté son dévolu. Je ne manque pas de marquer ma surprise.

– Un tripot, manquait plus que ça.
– Non justement, c’est parfait !
– T’es sérieuse ?
– Je vais afin rentabiliser le fait d’être sortie des années avec un joueur.

Tandis que je reste en retrait, Anaïs prend place au dernier slot à gauche de l’homme d’affaire. Le reste tient du génie. En moins de temps qu’il faut pour le dire, ils discutent, commandent des verres, se font des clins d’œil, éclatent de rire, se tapent dans la main, engueulent le croupier, se congratulent. Après plus de deux heures, elle lui tend sa carte de visite. Le chinois fait la moue et glisse quelque chose à son oreille. Elle quitte la table et revient me voir.

– Alors ça a été ?
– Le courant est bien passé. Peut-être un peu trop. Il veut bien nous accorder un rendez-vous demain à condition de …
– A condition de quoi ?
– Que je danse pour lui dans un box à côté.
– Tu rigoles ?
– Non. J’ai fait quelques années de danse…
– M’enfin.
– Il y a peut-être un gros contrat à la clef, tu sais.
– Non Anaïs, tu ne vas quand même pas…
– Calme-toi, je plaisante. Il s’amuse bien et nous propose d’aller boire un verre autre part avec lui. Ok pour toi ?
– …Oui !

Elle retourne signifier notre accord et 10 minutes plus tard nous traversons la ville en limousine pour atterrir dans un karaoké. Une première pour moi sans avoir bu. Nous enchaînons les reprises et nous déhanchons sur la piste jusqu’aux petites heures.

A l’aube, après avoir pris congé de notre compagnon de soirée et fixé un rendez-vous le lendemain à 11h, Anaïs et moi retraversons la ville à pied bras dessus-dessous jusqu’à l’hôtel. Je ne sais pas s’il existe une Avenue des Champs Élysées à Barcelone mais on a chanté, on a dansé et l’on n’a même pas pensé à s’embrasser (en tout cas pas de son côté visiblement).

En rentrant, nous avons juste le temps de prendre une douche pour retrouver Philippe au petit-déjeuner. En voyant la fatigue sur nos visages, il trouve bon de se permettre un commentaire « Il y en a qui n’ont pas été aussi sages que moi et qui sont sortis hier ! ». Anaïs sourit et me jette un regard complice. Cette dernière journée peut commencer.

Cher journal, demain je t’écrirai pour la dernière fois et je me demande bien comment tout cela va se terminer.

Vendredi 1er mars 2019 (dernier jour)

Cher journal,

La journée d’hier commence dans la fatigue et l’excitation. Anaïs explique à Philippe qu’elle a donné un dernier appel la veille et a pu obtenir un rendez-vous avec Wang Fang à 11h. Il est aux anges. Il a presque l’air aussi heureux qu’au sein de son box.

Pendant qu’ils préparent l’entretien, je végète sur le stand. Je ne prends même plus la peine de faire semblant. Je feins de bosser derrière mon pc pour que les visiteurs n’osent me déranger. Quand néanmoins un malotru persiste, j’invente un coup de fil et quitte les lieux le téléphone à l’oreille. On ne peut jamais être seul au milieu des autres. C’est assez pénible.

Vers midi, j’aperçois mes deux acolytes qui reviennent de leur rendez-vous. Je ne mets pas longtemps à deviner l’issue des échanges. Anaïs arbore un sourire fier et Philippe semble marcher sur des nuages. Il fanfaronne.

– On a les droits et pour pas cher en plus ! Il a marché à fond le mec !
– Le gars. C’est vrai ? Vous avez assuré ?
– Le plus dur reste à faire. On a une première commande pour tester et si c’est concluant, un contrat cadre est possible. Ça nous assurerait du travail pour des années.
– Bien joué ! Félicitations à vous deux !
– Parlons peu, parlons bien. On démonte, on se casse et on rentre faire la fête avec le reste de l’équipe !
– A vos ordres.

Trois heures plus tard, nous sommes dans l’avion et je mets exactement 35 secondes à m’endormir en bavant contre le hublot. A l’arrivée, nous retrouvons une dizaine de collègues dans un restaurant proche de l’aéroport. On ressent l’euphorie autour de la table. Philippe explique à Marianne comment il a géré la négociation. Patrick raconte des blagues qui font rire tout le monde. Thierry nous donne un coup de fil de la maternité où son petit Jules a vu le jour. Le vin coule à flot. Je suis l’eau pétillante, question de principe. Je suis épuisé mais je ne voudrais pas être ailleurs.

Après le repas, le patron nous annonce que nous avons congé demain et nous propose de sortir en boîte.
Une fois sur place, il offre le champagne et tout le monde se met à danser. Je me rapproche d’Anaïs. Je vois qu’elle commence à être ivre. Nos yeux se cherchent. Nos doigts se touchent. Ses gestes se font plus suggestifs. La soirée défile et je ne rêve que d’une chose : boire. Boire pour ne plus hésiter. Boire pour abandonner ma pudeur. Boire pour prendre confiance. Boire pour être cet autre qui ose. Ce jumeau que je crois plus beau, plus drôle, plus séduisant que moi. Mais quelque chose me retient. Le souvenir amer des réveils confus, des silences gênés, des étapes brûlées. Elle perçoit que je suis ailleurs quelques instants.

– Mais on est le 1er mars ! Tu as fini ta tournée minérale, félicitations ! On peut enfin prendre un verre ensemble.
– Désolé mais je suis très bien à l’eau.
– Sérieux ? Je serai bientôt saoule moi.
– Je vois ça. D’ailleurs, tu rentres comment ?
– Je n’y ai pas pensé.
– Je peux te ramener si tu veux mais je ne vais pas traîner.
– Filons alors.

Une fois garé devant chez elle, je prends les devants pour éviter tout malentendu.

– Et voilà.
– Merci.
– Je serai sans doute devant un strip-club demain soir, je peux t’appeler ?
– Tu as plutôt intérêt.
– Alors, je te dis bonne nuit.
– Bonne nuit.

Là, avant que je n’aie le temps de me poser la question, elle s’approche et m’embrasse. Un baiser court et intense puis elle sort de la voiture. Je la suis du regard jusqu’au dernier fragment d’elle puis je démarre la voiture pour rentrer chez moi. J’allume la radio et je commence à chanter. « Il a tourné sa vie dans tous les sens pour savoir si ça avait un sens l’existence ». J’ouvre la fenêtre, je suis bien. J’attaque le refrain quand les lumières du gyrophare percutent mon pare-brise. L’agent de police me fait signe de me ranger dans la file. Il est grand, blond et parle avec un air condescendant.

– Bonsoir Monsieur. Contrôle alcoolémie.
– Bonsoir.
– Est-ce que vous avez consommé de l’alcool ?
– Si vous saviez. Je n’ai jamais été aussi peu saoul de ma vie.
– Pardon ?
– Je veux dire que…
– Vous ne voulez pas répondre à la question ?
– Si si mais comme je faisais la tournée minérale…
– (Dans son talkie) Attends Jean-Luc parce que j’ai un gars qui veut jouer au mariole ici.
– Je vous assure que je n’ai pas bu.
– Jean-Luc ramène aussi un test stupéfiant parce que le gars a l’air d’être sur un nuage. On va se calmer Monsieur.
– Mais je suis calme, qu’est ce que vous ne comprenez pas quand je…
– Ici c’est moi qui pose les questions et qui donne les ordres. Alors vous allez descendre du véhicule.

Et là, journal, sous un dernier croissant de lune, sur ce parking coincé entre nulle part et rien, palpé par un flic qui me cherchait des noix-ses, en fredonnant du Souchon, si tu avais vu mon sourire. Un sourire franc, profond, invincible. Un sourire qui réveillait des muscles atrophiés depuis longtemps. Un sourire de bienheureux.

FIN.


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